
Jeudi 1er juin a eu lieu à Vendargues, près de Montpellier, l’inauguration de l’usine Plasticlean dédiée au recyclage de films agricoles utilisés en cultures maraîchères. S’inscrivant dans un programme de création d’unités de recyclage lancé par Adivalor, cette nouvelle usine devrait être en mesure de recycler l’intégralité de ces films utilisés en France.
100 % des films de paillage utilisés en maraîchage recyclés en France à partir de 2023 : c’est l’objectif ambitieux que s’est fixé Adivalor, l’éco-organisme de la filière agricole. Un objectif en passe d’être atteint avec la mise en service de l’usine Plasticlean, inaugurée le 1er juin à Vendargues, dans l’Hérault, au carrefour des deux zones principales de production maraîchère du sud de la France.
Comme l’explique Ronan Vanot, directeur général d’Adivalor :
« Jusqu’à présent, il existait très peu de solutions pour recycler les 13 000 de films de paillage utilisés en maraîchage. En contact direct avec le sol, ces films présentent un taux de souillure en moyenne de 66 %, du fait d’un taux d’humidité élevé et de la présence de terre, de sable et de végétaux. Dans ces conditions, Plasticlean représente ainsi un véritable défi technologique. »
Christophe Grison, président d'Adivalor, et Christophe Calvet, président de Plasticlean, présentent le fonctionnement de la nouvelle usine.
3 500 tonnes de matières plastiques secondaires par an
Plasticlean, filiale du groupe Calvet, a mis au point un procédé industriel innovant qui assure un nettoyage intensif et efficient des films de maraîchage les plus souillés, en vue de leur recyclage. La ligne comprend une étape de broyage, de lavage et de séchage, puis de conditionnement des flocons en balle filmée. C’est la première unité française de recyclage spécifiquement conçue pour régénérer cette catégorie de films plastiques agricoles.
Son président, Christophe Calvet, précise :
« Nous proposons une matière plastique particulièrement pure, compte tenu de l’efficacité du procédé et de l’homogénéité des films agricoles réceptionnés, composés exclusivement de films polyéthylène basse densité. Nous devrions atteindre une production de 3 500 tonnes de matières plastiques secondaires d’ici à la fin de l’année. Ces matières recyclées pourront être directement compressées ou extrudées par des plasturgistes. Compte tenu de leur extrême pureté, elles pourront être incorporées lors de la production de films plastiques neufs. »
En bout de chaîne, les films plastiques souillés sont transformés en flocons de plastique qui pourront être directement compressés ou extrudés par des plasturgistes.
Les premiers films, collectés et acheminés par Adivalor, sont en cours de recyclage. À terme, l’usine prévoit de recycler entre 10 000 et 15 000 tonnes de films plastiques par an, soit l’ensemble des plastiques agricoles de la filière maraîchage française.
Fruit de trois ans de recherches et d’un investissement de 4,3 millions d’euros, Plasticlean se positionne comme un nouvel acteur de l’économie circulaire en Occitanie, avec la création de dix emplois au démarrage.
Une usine dans l’usine
L’autre innovation du site réside dans l’usine de traitement des eaux en bout de chaîne. Le process de nettoyage du plastique est très gourmand en eau puisque la laveuse en utilise 250 m3 par heure. Plasticlean a donc fait appel à la société MS, basée à Clermont-Ferrand, pour la mise au point de cette « usine dans l’usine. »
Toute l’eau utilisée pour le lavage passe dans un tamis rotatif pour retirer cailloux et graviers. Elle est ensuite dessablée dans un cyclone avant de passer dans un bassin de décantation dans lequel la terre tombe au fond par gravité. L’eau clarifiée est alors récupérée pour alimenter à nouveau l’usine de recyclage. Les boues sédimentées passent enfin par un filtre-presse pour en éliminer l’eau qui sera également clarifiée avant d’entrer à nouveau dans le circuit. Chez Plasticlean, l’économie circulaire se conjugue à tous les niveaux !